L’ONG Verbatims sensibilise les jeunes contre l’incitation à la haine

Une vingtaine de jeunes issus des clubs de paix des universités de grandes écoles, des professionnels de médias, des bloggeurs, influenceurs et des leaders de partis politiques ont bénéficié pendant trois jours à Abidjan d’une session de formation sur les méthodes de prévention des discours de haine et de gestion des conflits sociocommunautaires. Cette initiative était portée par l’ONG Verbatims, un institut belge de formation d’appui à la prévention et de gestion des conflits identitaires.

A l’approche des élections en Côte d’Ivoire, des inquiétudes de part et d’autres des différentes classes sociales se font sentir. Au vu de l’atmosphère délétère qui prévaut, il s’agit ainsi d’accompagner les discours politiques clivants qui pourraient conduire à la stigmatisation et inciter à la haine et à la violence. Ces discours et messages polarisants constituent une source potentielle de montée des tensions et conflits intercommunautaires et politiques, faisant ainsi craindre la répétition de la crise sociopolitique de 2010-2011, ayant entraîné de nombreuses pertes en vies humaines et fragilisé la cohésion sociale.

Généralement relayés et amplifiés par les médias sociaux, ces discours d’incitation à la haine ont un fort impact chez les jeunes (16-35 ans) dont la vulnérabilité s’est accrue du fait du manque d’opportunités économiques. En tant qu’audience cible privilégiée de ces messages polarisants, les jeunes sont à la fois des acteurs et des victimes des conflits socio-politiques et intercommunautaires qui résultent de ces discours de
haine.

Réduire les risques de violences liées aux discours de haine

C’est dans ce contexte que L’ONG Verbatims, forte de ses expériences en matière de conduite d’activités de prévention des discours de haine et des conflits socio-politiques et communautaires, avec l’appui de ses partenaires (le PNUD, l’UNESCO et l’UNICEF), propose des activités de formation et de sensibilisation. L’objectif, réduire au mieux les risques de violences liées aux discours d’incitation à la haine et à la diffusion de fausses informations, à travers une implication active des jeunes (hommes et femmes) dans la prévention et la résolution des conflits.

Ce sont au total trois sessions de formation à l’endroit des jeunes leaders d’opinion proposés par les différentes structures qui se tiendront à Abidjan, à Daloa et à Bouaké, et qui dureront trois jours par session.

Les organisateurs souhaitent par ce projet permettre aux jeunes d’avoir une meilleure connaissance, résilience et réponse effective face aux discours de haine, pour réduire les tensions liées aux discours inflammatoires et les impliqués dans la prévention des discours de haine et des conflits sociopolitiques au sein de leurs communautés.